jeudi 20 août 2009

Bockel : «La Gauche moderne ne doit pas être sectaire»


INTERVIEW - Le président de La Gauche moderne tempère fortement ses critiques sur l'élargissement à droite.

LE FIGARO. - Vous avez estimé, la semaine dernière, que l'ouverture à droite risque de «faire tanguer» la majorité. Êtes-vous toujours aussi critique sur ce sujet ?
Jean-Marie BOCKEL. - Je suis d'accord avec cet élargissement car la ligne politique incarnée par le président reste inchangée. L'élargissement permet de créer une dynamique, comme on l'a vu lors des élections européennes de juin.

Pourquoi alors avoir réagi si vivement à l'entrée du MPF et de Chasse Pêche Nature et Traditions dans le comité de la majorité ?
Mes relations avec Xavier Bertrand et Jean-Claude Gaudin ont toujours été constructives. Nous devons continuer à travailler de manière positive en réfléchissant à une plate-forme dans laquelle chacune des composantes de la majorité pourra se retrouver. En revanche, ce serait une erreur de n'être que dans une démarche anti-PS.

Philippe de Villiers vous a-t-il finalement contacté ?
Je n'ai reçu aucun appel de lui.

Les adhérents de La Gauche moderne ont-ils réagi à cet élargissement ?
Avec 1 500 adhérents, La Gauche moderne n'est encore qu'une petite formation. Mais j'ai tout de même eu des retours assez nombreux et plutôt inquiets de quelques-uns. J'ai envie de leur dire : acceptons cet élargissement, ne soyons pas sectaires ! En revanche, soyons présents, exigeants et convaincants dans le débat. Après tout, lorsque nous sommes entrés dans la majorité, nous n'avons pas eu à subir de sectarisme.

Jean-Claude Gaudin vous invitait hier dans les colonnes du Figaro à faire quelques concessions. Que lui répondez-vous ?
Je suis tout à fait d'accord avec Jean-Claude Gaudin. Si La Gauche moderne a pu obtenir l'élection de deux députés à Strasbourg, c'est grâce à la majorité. Et si la majorité a pu réaliser d'aussi bons scores, c'est aussi grâce à ses alliés. N'oublions pas que pour les déçus du PS qui hésitent à voter UMP, La Gauche moderne est un « permis de voter » pour la majorité présidentielle. L'alliance est donc gagnant gagnant de part et d'autre.

Christine Boutin réclame 40 élus aux régionales de 2010 pour son Parti chrétien-démocrate. Que demande La Gauche moderne ?
Pour les européennes, nous n'avions pas demandé de places éligibles. Nous souhaitions seulement être présents sur toutes les listes et obtenir ici ou là des places de bascule. Cette stratégie a bien fonctionné puisque nous avons finalement envoyé deux de nos candidats au Parlement de Strasbourg. Aux régionales, je souhaiterais que La Gauche moderne soit présente à différentes places, éligibles et non éligibles sur l'ensemble des listes. Mais je ne demanderai pas un nombre de places comme Christine Boutin.

Comment se sont passés vos deux premiers mois de secrétaire d'État à la Justice ?
J'ai vécu quinze mois de bonheur à la Défense et aux Anciens Combattants. Quand j'ai été nommé Place Vendôme, il m'a fallu trouver mes marques. Je pensais avoir des attributions que je n'ai finalement pas eues. Je fais avec beaucoup de plaisir ce que ma ministre de tutelle me demande de faire, et je compte être présent sur tous les sujets car je n'ai pas d'attributions limitatives.

Article paru dans le Figaro du 20 août 2009

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