
lundi 26 octobre 2009
lundi 21 septembre 2009
Article paru dans le journal L'Alsace - Gauche Moderne / Bockel : « Nous sommes un permis de voter »
Lors de leurs 2 es Rencontres nationales à Mulhouse, quelque 300 dirigeants et militants de Gauche Moderne ont réaffirmé leur soutien à la majorité, tout en revendiquant leur ancrage à gauche.
L’été n’a pas été facile pour l’aile gauche de la majorité présidentielle qui revendique quelque 1 500 adhérents. L’arrivée de Philippe de Villiers au sein du comité de liaison, affirmant que son Mouvement pour la France n’était pas engagé par son soutien, a suscité quelques remous au sein de Gauche Moderne, le parti créé il y a un an par Jean-Marie Bockel. Lui-même, après s’être élevé contre ce ralliement, a fortement tempéré son propos. Le maire de Mulhouse s’en est expliqué, hier, en intervenant à la suite des responsables des fédérations régionales à La Fonderie.
Un pas vers nous
« Début septembre, la donne avait changé. Le président de la République a rappelé, lors de notre réunion de rentrée, les désaccords avec Philippe de Villiers, en soulignant que les mouvements qui rejoignaient la majorité adhéraient à la politique de réformes et faisaient un pas vers nous », s’est justifié Jean-Marie Bockel, en indiquant que dès lors, l’affaire était close. D’autant que Nicolas Sarkozy lui aurait répété : « Nous vous reconnaissons pour ce que vous êtes. Gardez votre sensibilité… » Et comme chacun sait qu’il n’est « pas sectaire… »
Dans cette optique, vingt-cinq commissions ont été mises en place par la Nordiste Brigitte Mauroy. Elles travaillent sur la justice, la santé, l’éducation, la politique de la ville sous la houlette des Mulhousiens Antoine Leonetti, animateur régional, et Laurent Kammerer, la « flexi-sécurité » comme arme contre le chômage, sans oublier l’identité nationale. « Plutôt que de la lier à l’unité nationale, il faut la relier aux questions sociales », a plaidé Malika Gauthié, ex-candidate aux européennes, en place non éligible contrairement à Michèle Striffler et à Marielle Gallo, présentes toutes deux à la tribune.
Car Jean-Marie Bockel et ses amis, aspirent toujours à « plus de visibilité » dans le paysage français pour « avoir plus d’influence » . Au sein de la majorité, mais également dans l’électorat de gauche. « Nous sommes un permis de voter pour ceux qui, tout en étant de sensibilité de gauche, ne se reconnaissent pas dans l’extrême-gauche, ni dans l’opposition systématique », affirme-t-il, en se refusant à polémiquer avec les responsables de la « gauche traditionnelle », y compris avec Benoît Hamon qui n’avait pas été tendre avec lui, lors de sa venue à Mulhouse. Sa réplique : « Il a moqué ma position au gouvernement. C’est dire le peu d’arguments qu’il a à mettre en avant. Si encore le PS apportait la démonstration d’une pensée politique claire et d’une nouvelle dynamique, mais ce n’est pas le cas… »
En revanche, ses relations avec la majorité alsacienne se sont nettement améliorées, élections régionales obligent. La députée UMP Arlette Grosskost et le maire de Colmar, Gilbert Meyer, étaient assis au premier rang, et Philippe Richert, tête de liste UMP, salué par le président de Gauche Moderne comme « le responsable politique qui a l’Alsace chevillé au cœur et au corps », est venu déjeuner avec les militants. Mais les négociations se feront au niveau national.
Article paru dans le Journal l'Alsace le 20 septembre 2009
Mulhouse : université d'été de la Gauche Moderne

300 personnes étaient réunies samedi l'occasion de ce rendez-vous
300 personnes étaient réunies aujourd'hui à Mulhouse à l'occasion de l'université d'été du parti de Jean-Marie Bockel, la Gauche Moderne. Un parti qui a déjà des élus mais qui souffre de manque de visibilité sur l'échiquier politique.
Deux ans après la création de ce petit parti allié à l'UMP, l'ancien élu socialiste a estimé que les dirigeants du PS "laissent un champ de ruines qui conduit beaucoup de sympathisants à se détourner durablement du parti socialiste. "Or, a-t-il argumenté, tous ne sont pas attirés par la gauche de la gauche ou les Verts, assez dogmatiques". "Nous constituons en fait une sorte de permis de voter, un sas vers la majorité pour des gens de gauche qui ne sont pas forcément d'accord avec tout mais qui sentiront qu'en se rapprochant de nous, elles ne sont pas les seuls de gauche à le faire", a-t-il déclaré.
"Les réformes de Sarkozy ne sont pas conservatrices et souvent elles poursuivent des idées d'une gauche européenne", a-t-il ajouté. M. Bockel s'est exprimé samedi après-midi devant 300 personnes à l'occasion des 2e Journées nationales du parti organisées à Mulhouse. "Nous sommes deux fois plus nombreux qu'il y a un an", s'est réjoui le président de Gauche moderne. A propos des régionales, il a indiqué à l'AFP que des membres de GM seraient présents sur les listes régionales d'union dès le premier tour. "Nous avons une surface nationale suffisante pour avoir des candidats partout, même s'ils ne seront pas éligibles partout".
jeudi 20 août 2009
Jean-Marie Bockel : « Ca risque de tanguer au sein de la majorité ! »
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La Croix : Comment réagissez-vous au rapprochement entre l’UMP d’un côté et les présidents du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, et de Chasse, Pêche, nature et Traditions (CPNT), Frédéric Nihous, de l’autre ?

Pour autant, je n’ai jamais assimilé Philippe de Villiers au Front National, ni diabolisé sa personne. Mais sur les questions de société, ou les questions européennes, il a défendu des positions très éloignées des miennes. Une autre chose me gêne : Philippe de Villiers s’est récemment exprimé pour dire qu’il souhaitait rejoindre la majorité, pour être plus fort contre la gauche. Il me semble que c’est une démarche négative ; il a comme point de départ le rejet de la gauche.
De mon côté, c’est l’inverse, je ne me positionne pas contre mes anciens amis socialistes mais pour un projet porté par Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une démarche positive. Une fois qu’on a dit ça, il ne faut pas tomber d’emblée dans le sectarisme qui caractérise les socialistes, dont je me suis éloigné. Je considère qu’il faudra juger sur pièce.

Le MPF de Philippe de Villiers, et le CPNT de Frédéric Nihous, situés à la droite de la droite, sur l’échiquier politique, vont cohabiter au sein de la majorité avec deux mouvements de gauche, le vôtre, Gauche moderne, et celui d’Éric Besson, les Progressistes : quelle peut être la cohérence de la majorité présidentielle ? Et comment allez-vous cohabiter en son sein ?

Cela dit, il ne faut pas rejeter l’autre d’emblée. À tout pécheur, Miséricorde ! Tout le monde peut évoluer, sans forcément se renier. Mais il est vrai qu’on ne peut pas considérer que les uns doivent évoluer, et les autres, pas. À lui d’apporter la démonstration qu’il est capable de changer. Il ne doit pas se cantonner à un rejet de la gauche mais adhérer à un projet. C’est la même chose pour Frédéric Nihous.

Est-ce une bonne stratégie pour l’UMP de ratisser aussi large sur l’échiquier politique ?


Avez-vous été informé du rapprochement de l’UMP opéré par Villiers et Nihous ?

Publié sur le site internet du journal La Croix le 13 août 2009
Propos recueillis par Solenn DE ROYER
Bockel : «La Gauche moderne ne doit pas être sectaire»

LE FIGARO. - Vous avez estimé, la semaine dernière, que l'ouverture à droite risque de «faire tanguer» la majorité. Êtes-vous toujours aussi critique sur ce sujet ?
Jean-Marie BOCKEL. - Je suis d'accord avec cet élargissement car la ligne politique incarnée par le président reste inchangée. L'élargissement permet de créer une dynamique, comme on l'a vu lors des élections européennes de juin.
Pourquoi alors avoir réagi si vivement à l'entrée du MPF et de Chasse Pêche Nature et Traditions dans le comité de la majorité ?
Mes relations avec Xavier Bertrand et Jean-Claude Gaudin ont toujours été constructives. Nous devons continuer à travailler de manière positive en réfléchissant à une plate-forme dans laquelle chacune des composantes de la majorité pourra se retrouver. En revanche, ce serait une erreur de n'être que dans une démarche anti-PS.
Philippe de Villiers vous a-t-il finalement contacté ?
Je n'ai reçu aucun appel de lui.
Les adhérents de La Gauche moderne ont-ils réagi à cet élargissement ?
Avec 1 500 adhérents, La Gauche moderne n'est encore qu'une petite formation. Mais j'ai tout de même eu des retours assez nombreux et plutôt inquiets de quelques-uns. J'ai envie de leur dire : acceptons cet élargissement, ne soyons pas sectaires ! En revanche, soyons présents, exigeants et convaincants dans le débat. Après tout, lorsque nous sommes entrés dans la majorité, nous n'avons pas eu à subir de sectarisme.
Jean-Claude Gaudin vous invitait hier dans les colonnes du Figaro à faire quelques concessions. Que lui répondez-vous ?
Je suis tout à fait d'accord avec Jean-Claude Gaudin. Si La Gauche moderne a pu obtenir l'élection de deux députés à Strasbourg, c'est grâce à la majorité. Et si la majorité a pu réaliser d'aussi bons scores, c'est aussi grâce à ses alliés. N'oublions pas que pour les déçus du PS qui hésitent à voter UMP, La Gauche moderne est un « permis de voter » pour la majorité présidentielle. L'alliance est donc gagnant gagnant de part et d'autre.
Christine Boutin réclame 40 élus aux régionales de 2010 pour son Parti chrétien-démocrate. Que demande La Gauche moderne ?
Pour les européennes, nous n'avions pas demandé de places éligibles. Nous souhaitions seulement être présents sur toutes les listes et obtenir ici ou là des places de bascule. Cette stratégie a bien fonctionné puisque nous avons finalement envoyé deux de nos candidats au Parlement de Strasbourg. Aux régionales, je souhaiterais que La Gauche moderne soit présente à différentes places, éligibles et non éligibles sur l'ensemble des listes. Mais je ne demanderai pas un nombre de places comme Christine Boutin.
Comment se sont passés vos deux premiers mois de secrétaire d'État à la Justice ?
J'ai vécu quinze mois de bonheur à la Défense et aux Anciens Combattants. Quand j'ai été nommé Place Vendôme, il m'a fallu trouver mes marques. Je pensais avoir des attributions que je n'ai finalement pas eues. Je fais avec beaucoup de plaisir ce que ma ministre de tutelle me demande de faire, et je compte être présent sur tous les sujets car je n'ai pas d'attributions limitatives.
Article paru dans le Figaro du 20 août 2009
dimanche 19 juillet 2009
17 juillet 2009 - Interview de Jean-Marie Bockel : «La question des prisons ne se réglera pas en cinq ans »

Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la Justice, confie au figaro.fr qu'il est «dans l'attente d'une jurisprudence » concernant les plaintes de prisonniers pour conditions indignes de détention.

L'Etat a été condamné vendredi par le tribunal administratif de Nantes à payer des indemnités de 5 à 6.000 euros à trois anciens détenus de la maison d'arrêt de Nantes, pour des conditions de détention non conformes aux textes en vigueur. Une décision qui pourrait faire école, tant la situation des prisons est problématique dans notre pays. Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'Etat auprès de la Garde des Sceaux, a répondu aux questions du Figaro.fr
L'Etat fera-t-il appel de sa condamnation pour conditions de détentions indignes, suite à une plainte de détenus ?
Je ne peux pas préjuger de ce e nous allons faire, mais je suis conscient que des décisions comparables sont pendantes devant le Conseil d'Etat. Nous sommes dans l'attente d'une jurisprudence. Personne ne nie les problèmes, je visite des prisons chaque semaine. Nous sommes engagés dans un plan ambitieux, 5.000 places de prison supplémentaires étant prévues pour cette année. Les personnels de l'administration pénitentiaire font un travail admirable dans des conditions difficiles.
La situation des prisons en France reste problématique. Que ferez-vous si le Conseil d'Etat donne raison aux prisonniers et que les procès se multiplient ?
Nous avons des efforts considérables à fournir pour que le niveau de dignité de nos établissements soit conforme aux attentes européennes. Nous le savons, nous le faisons, mais on ne peut pas aller plus vite que c'est humainement possible ! Il faudra un temps minimum. On fait le travail, A chaque jour suffit sa peine, j'ai vraiment le sentiment que nous ferons de notre mieux.
L'Observatoire international des prisons estime qu'augmenter le nombre de places dans les établissements ne réglera pas la question de la surpopulation carcérale, qu'en pensez-vous ?
Nous le savons et nous jouons sur plusieurs leviers. Il y a l'humanisation de l'existant, avec l'objectif de faire diminuer le nombre de détenus par cellule. Sans parvenir au système américain, nous avons tout de même besoin de plus de places de prison. Mais il y a aussi les alternatives à l'incarcération, comme le bracelet électronique, de plus en plus souvent proposé. Le gouvernement ne prétend pas que la seule réponse soit celle de la détention. Mais il nous faut des réponses. Nous ne voulons pas, comme d'autres pays, établir des quotas de peines de prison en fonction des places disponibles.
La question des prisons est récurrente en France depuis au moins une dizaine d'années. Pensez-vous être celui qui parviendra à la résoudre ?
Cela ne fait pas dix ans, mais plus de trente ans ! Il faut se rendre compte que depuis la loi de 2002, il y a eu des progrès importants. Je souhaite travailler à d'autres niveaux, comme la question du qualitatif, de la réinsertion. Je suis allé à la Cour européenne, pour marquer le respect de la France par rapport au référentiel exigé par l'Union européenne sur les prisons. On fait le job. Mon souhait, c'est de préserver aussi la qualité de travail des personnels pénitentiaires, de sortir de cette logique qui veut que l'amélioration du sort des prisonniers se traduit par une diminution de celui des gardiens. Je veux aussi trouver un dialogue avacec d'autres acteurs, les familles de détenus, etc. Il faut avancer.
Mais je ne serai pas celui qui pourra régler le problème. Je veux être celui qui fera franchir une étape. Je veux faire en sorte que l'optimisme l'emporte sur le constat actuel. Nous sommes loin du compte. La question ne se réglera pas en deux ans, ni en cinq ans.
Vous êtes en poste depuis presque un mois, quelles sont vos premières impressions ?
Propos recueillis par Samuel Laurent avec Jérôme Bouin (lefigaro.fr)